
scintillantes dans sa masse. Ici, il s’agit « de paillettes en
verre cristallin (verre au plomb) fixées dans une couche
huileuse ».
Motivé par cette particularité, l’IRPA accepta de réaliser
la restauration. Cet avis favorable était cependant assorti
de l’obligation de payer une partie du travail puisque
cette œuvre était, croyait-on, une propriété privée.
La restauration commença et de l’eau coula sous les
ponts…
En 2001, une première relance de l’IRPA vers la Ville de
Spa resta sans réponse.
En 2008, ils s’adressèrent au musée qui prit le dossier
en charge mais les conditions de restauration avaient
changé. Désormais l’IRPA demandait une commission
d’environ 20 % de la valeur du travail de restauration,
même pour un bien public. Dès lors, deux options étaient
possibles : soit on laissait les choses suivre leur cours et
le dégagement durait encore 20 ans, sachant que c’était
uniquement des stagiaires qui le réalisaient, soit nous
trouvions un financement permettant de rémunérer
partiellement les heures d’un professionnel.
Faute de budget, la première option s’imposa. On
chercha des pistes pour ramener « notre » Saint-
Remacle le plus rapidement possible : le fonds Courtin-
Boucher ? Très délicat car nous y étions en concurrence
avec un autre dossier spadois. Un autre fonds de la
Fondation Roi Baudouin ? Impossible car la restauration était déjà en cours. Un financement
participatif (crownfounding) ?
Et de l’eau passa sous les ponts…
Ce temps fut mis à profit pour clarifier le statut canonique de la chapelle de la Roche et pour
déterminer le(s) propriétaire(s) de son contenu. Les différents avis autorisés confirmèrent qu’il
s’agissait bien de patrimoine communal, immobilier et mobilier.
Puis, en 2017, on relança le dossier. Le premier pas fut de renoncer à dégager l’entièreté de
la statue. La photo ci-dessus, prise en 2017, montre le travail en cours. Pour atteindre ce
stade, plus de 3000 heures ont été nécessaires. Le reste du dégagement concernera les
parties essentielles pour la compréhension de l’œuvre (visage, main, etc.) tandis que le côté
de la chasuble et le dos resteront blanc et conserveront les fenêtres des sondages
stratigraphiques, qui offrent un intérêt didactique indéniable.
Le coût de la restauration s’en trouva fort allégé et se sont les quelques bénéfices de
l’exposition Guerre & Paix qui le financèrent.
Le 2 avril dernier, notre Saint-Remacle fêtait le 24e anniversaire de sa présence à l’IRPA. Le
record, détenu par un tableau, est 26 ans.
A l’inverse de nous, pauvres mortels, qui attendons le déconfinement pour sortir de chez nous,
Saint-Remacle l’attend pour rentrer chez lui…