Le musée vir[us]tuel - 13
A gauche : étui fermé et entrouvert
A droite : parchemin déroulé
Une mezouza
Voici une courte capsule qui compensera la longueur de celle d’hier !
L’objet présenté, s’il est insolite à nos yeux de « gentils » ou de « goys » (non-juifs), est
pourtant utilisé quotidiennement par les Israélites.
Il porte le joli nom de mezouza, un mot hébreu signifiant « montant de porte » car c’est à cet
endroit que l’on fixe le petit étui qui peut être composé de différentes matières. Chaque pièce
l’on séjourne doit avoir sa mezouza. En général, elle est fixée à hauteur des yeux, de biais,
et rappelle à ceux qui franchissent les portes l’omniprésence divine et les obligations de tout
Juif, tant dans la vie publique que privée. Cet objet répond à l’injonction du Deutéronome (6:9)
: «Tu inscriras [Mes commandements] sur les montants de ta maison et sur tes portes. »
En effet, l’étui contient un parchemin, écrit à la main par un scribe, qui reproduit les deux
premiers paragraphes de la profession de foi du judaïsme.
Vous vous demandez certainement comment cet objet est arrivé dans les collections
communales. Voici, rédigée par la donatrice, la note déposée au musée avec la pièce :
« L’appartement garni que mes parents louaient pendant la bonne saison, avait été occupé
par une famille juive qui avait laissé attacher au chambranle d’une porte, ce petit étui contenant
une prière ». D’après Jean Henrard, un grand nombre de Spadois avaient recours à cette
pratique pour augmenter leurs revenus : « (…) la plupart se serraient dans leur propre maison,
cuisinant dans la cave-cuisine et dormant sous les toits pour louer deux appartements pendant
les trois mois de saison ».
A l’instar de la plupart des villes thermales, Spa a toujours permis la pratique des différents
cultes. Pour s'en convaincre, il suffit de feuilleter les pages des guides touristiques du 19e
siècle : on trouve le culte catholique romain, le culte évangélique, le culte anglican, le culte
israélite, ainsi que la loge maçonnique. Pendant un temps, il y eut même deux synagogues,
l’une pour les Ashkénazes (Juifs d’Europe centrale et orientale) et l’autre pour les Séfarades
(Juifs de la péninsule ibérique).
Dimensions : longueur : 61 mm - largeur : 13 mm / document : 57 x 47 mm
Epoque : milieu 20
e
siècle
Technique : métal (fer blanc ?) peint et parchemin
N° d’inventaire : K2041a (don de Madame Marie-Thérèse Jérôme 01/2006)
Photographies : P. Charlier (2020)
Bibliographie :
Henrard, Jean, L’hôtellerie juive à Spa, n°124, décembre 2005.
Pour aller plus loin :
https://www.youtube.com/watch?v=Ar9SbkaAnpU
© Musées de la Ville d’eaux
Si vous désirez lire nos autres capsules Vir(us)tuel
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Le Musée de la Ville d’eaux vous propose aussi…
Revue Histoire & Archéologie spadoises,
48 p., parution 3 x par an, 15 €
http://www.spavillaroyale.be/spip.php?rubrique60
Prochaine exposition temporaire :
Destination Spa. Les plaisirs de la villégiature à la Belle Epoque
http://www.spavillaroyale.be/spip.php?article448