Les petits paysages qu’il dessinait, majoritairement des tondos, constituaient véritablement
son gagne-pain. Voici ce qu’en dit Longrée, un quasi contemporain : « ces dessins étaient
enlevés par les étrangers au fur et à mesure qu’il les faisait ».
Né à Spa le 29 avril 1730, Antoine le Loup se marie en 1756 à Spa et décède le 1
er
frimaire
an 11, soit le 21 novembre 1802…à Spa. Rien n’indique qu’Antoine le Loup ait voyagé.
Sur les 128 dessins, signés ou attribués à Antoine le Loup, conservés au musée on trouve des
vues de Spa et ses environs, quelques vues de la province de Liège, d’Allemagne, de Suisse
et d’Italie, ainsi que des paysages imaginaires et des sujets de style néo-classique.
Puis il y a encore deux autres lavis vraiment étonnants : celui présenté aujourd’hui, le Mont St
Michel normand, et un autre « Vue du Mont St Michel en Angleterre dans la province de
Cornouaille (sic) »
D’où proviennent ces vues ? Si on les compare aux sites réels, on se rend vite compte
qu’Antoine le Loup ne les a pas vu « en vrai ». Alors, s’est-il inspiré des carnets de croquis
des générations précédentes, les Roidkin et Xhrouet évoqués plus haut ? Impossible de le
déterminer avec le peu d’éléments dont on dispose aujourd’hui.
Au risque d’être un peu longuette, laissez-moi vous dire deux
mots de la technique employée. Comme beaucoup de
Spadois, Antoine le Loup utilisait de l’encre de Chine qu’il
appliquait sur un morceau de vélin avec « la plume du
peintre ». Cette petite plume (3 cm calamus compris) très
appréciée par les enlumineurs au Moyen-Age est une plume
de bécasse. Il n'y en a que deux par oiseau, seule celle se
trouvant au pliant de chaque aile peut convenir.
Ces dessins étaient le plus souvent simplement encadrés mais
on les insérait aussi dans des boîtiers, genre bonbonnières,
comme nous avons pu le constater récemment avec la vente,
à Munich, d’un très bel objet présentant un lavis signé Antoine
le Loup et qui a trouvé preneur à plus de 15.000 € !
Dimensions : diamètre 90 mm avec texte en exergue
Epoque : 2
e
moitié du 18
e
siècle
Technique : lavis à l’encre de Chine sur vélin
N° d’inventaire : C0096a
Photographie : P. Charlier (2020)
Bibliographie :
Catalogue de l’exposition Remacle le Loup et son temps, Musée de la Ville d’eaux, 1974
Catalogue de l’exposition Dessins et lavis spadois 1559-1815, Musée de la Ville d’eaux, 1966.
Pour aller plus loin :
Vautier, Dominique, Tous les chemins mènent à Rome. Voyages d’artistes du XVIe au XIXe
siècle, Fonds Mercator, 2007.
© Musées de la Ville d’eaux
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